La substitution des essences en place par des espèces mieux adaptées au futur climat assurerait la durabilité des systèmes forestiers. Cette stratégie pourrait affecter la végétation du sous-bois, en acidifiant le sol, en modifiant le ratio C/N édaphique ou l'ouverture de la canopée. Sur 5 placettes de 69 sites répartis dans 5 forêts normandes, nous avons relevé la composition de la végétation du sous-bois dans des peuplements de Fagus sylvatica convertis en Quercus petraea et de Pinus sylvestris convertis en Q. robur ou en P. nigra subsp. laricio var. corsicana. En plus de la végétation du sous-bois, nous avons étudié la « Dark Diversity » (DD) associée, i.e. les espèces qui pourraient théoriquement s'exprimer dans un habitat donné mais non observées et s'avérer plus sensibles à ses perturbations. 4 méthodes furent utilisées pour quantifier la DD. Pour évaluer les changements abiotiques du sous-bois, les valences écologiques d'Ellenberg L, N, R et F furent utilisées pour renseigner les préférendum écologiques de la végétation et de la DD du sous-bois. Aucun effet de la substitution des essences sur la végétation du sous-bois n'a été observé. Mais la substitution de P. sylvestris en Q. robur rend, pour chaque méthode, la DD plus acidiphile et nitrophile. L'effet des autres substitutions varie selon les méthodes d'évaluation utilisées. La DD a permis de montrer l'effet de la substitution sur le sous-bois, ses méthodes d'estimation doivent être discutées dans un contexte de bioindication.