Comment documenter la transition forestière française ? Une analyse historique multi-sources dans l'Observatoire Hommes-Milieux Pays de Bitche. / Documenting the French forest transition. A multi-sources analysis in the Pays de Bitche, France
Xavier Rochel  1@  
1 : Centre de Recherche en Géographie  (LOTERR)
Université de Lorraine : EA7304
Nancy / Metz -  France

La transition forestière désigne un processus par lequel, sur un territoire donné, une période de boisement net succède à une période de déboisement net (Mather, 1992 ; Grainger, 1995). Né chez les géographes, ce concept est aujourd'hui très largement partagé par de multiples disciplines et spécialités. L'histoire, la géohistoire, l'archéologie s'y intéressent, parce que la transition forestière est, dans diverses parties du monde, un processus ancien dont l'étude est utile, par exemple, pour éclairer les dynamiques en cours dans d'autres régions. En France, la période concernée s'articule autour d'un minimum forestier difficile à cerner, mais qui semble se placer dans la première moitié du XIXe siècle, avec des différences notables d'une région à l'autre. En l'absence de statistiques véritablement fiables, l'étude de la transition forestière passe presque impérativement par la définition d'un corpus de cartes et plans anciens permettant de suivre l'évolution du couvert forestier dans un territoire donné. Cette documentation cartographique pose des problèmes multiples, qui concernent à la fois la précision, la fiabilité, l'emprise, l'interprétation des différents cartes et plans disponibles (Lathuillière et al. 2017, Rochel et al. 2017.)

Nous proposons ici une méthodologie d'étude de la dimension spatiale de la transition forestière, à partir de cartes et plans anciens, du XVIIIe au XXe siècle. Cette recherche est appliquée au territoire couvert par l'Observatoire Hommes-Milieux du Pays de Bitche, en Moselle. Aux sources déjà couramment évoquées dans la littérature, nous proposons d'ajouter en particulier l'usage des canevas de tir du début du XXe siècle, et surtout du LiDAR HD mis à disposition par l'IGN. Cette dernière source permet, dans une certaine mesure, de pallier l'important hiatus documentaire qui sépare le cadastre napoléonien (probablement souvent antérieur au minimum forestier) des canevas de tir et autres cartes précises du début du XXe siècle (probablement souvent postérieures au minimum forestier). Ceci peut permettre de mieux reconstituer l'évolution des surfaces forestières et du paysage forestier, de façon à bien comprendre le déroulé de la transition forestière.


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